Emile Verhaeren, Les Moines, lithographies originales de H. - V. Wolvens, Jean-Robert Delahaut éditeur, Paris - Bruxelles, [1973], 140 p., grand in-4, 41.5x31.5cm, en feuilles, couverture imprimée rempliée, emboîtage d'édition en simili-maroquin rouge. Illustrations de 12 lithographies en couleurs dont 4 sur double page et 8 sur simple page et une quarantaine de compositions in texte en noir. Du présent ouvrage il a été tiré 100 exemplaires : - 1 exemplaire sur Japon Nacré dénommé exemplaire unique contenant les esquisses des lithographies et les dessins originaux de H.-V. Wolvens, deux suites des lithographies avec marges, l’une sur Japon Nacré, l’autre sur grand vélin d’Arches, toutes signées par l’artiste ; - 12 exemplaires sur Japon nacré numérotés de 1 à 12 contenant un dessin original inédit de H.-V. Wolvens, deux suites des douze lithographies avec marges, l’une sur Japon nacré, l’autre sur grand vélin d’Arches, portant le numéro de l’exemplaire et signées par l’artiste ; - 18 exemplaires sur grand velin d’Arches numérotés de 13 à 30 contenant une suite des douze lithographies avec marges sur Japon nacré, portant le numéro de l’exemplaire et signées par l’Artiste ; - 55 exemplaires sur grand vélin d’Arches numérotés de 31 à 85 ; - 14 exemplaires d’Artiste, quatre sur Japon nacré et 10 sur grand vélin d’Arches réservés à l’éditeur et à l’Artiste. Ces quatorze exemplaires portent la mention : Exemplaire d’Artiste et sont nominativement désignés. Exemplaire sur grand vélin d'Arches non numéroté et signé par l'éditeur au colophon. Composé par monotypia, en plantin corps 24, ce livre a été imprimé par M. Jacquet. Les lithographies de V.-H. Wolvens ont été tirées sur les presses de l’atelier E. et J. Desjobert. Réalisé avec l’accord du Mercure de France. Il a été achevé d’imprimer, à Paris, en mil neuf cent soixante-treize. "Les moines" est une oeuvre d'Emile Verhaeren (1855-1916), publiée en 1886. Ce recueil de poèmes qui fait pendant aux "Flamandes". Après avoir exalté la Flandre sensuelle, gaillarde et un peu grossière, des kermesses et des tavernes, le poète évoque ici la Flandre des mystiques et des primitifs. C'est une suite de tableaux de la vie monastique que propose Verhaeren. "Les moines" ne sont cependant pas une oeuvre de foi : lorsqu'il compose ces poèmes, Verhaeren est en pleine indifférence religieuse et s'il va faire retraite au monastère de Forges, près de Chimay, c'est uniquement pour y chercher des émotions esthétiques, et les sortilèges du passé. "Les moines" disent la grandeur conquérante de l'époque gothique. Les religieux sont cependant pour le poète moins des chevaliers de la foi, que les derniers gardiens de la beauté dans un monde qui sombre dans la mesquinerie, la tranquillité et le plaisir, de grands rêveurs qui maintiennent l'aspiration vers l' idéal. Si Verhaeren ne manque pas d'évoquer la paix du cloître et des soirs religieux, c'est la puissance monastique qui l'attire surtout. Il s'enchante de tout ce que la vie monastique propose de dureté, de contrainte et de maîtrise de soi. Avec enthousiasme, il évoque les moines du moyen âge, "chandeliers d'or, flambeaux de foi, porteurs de feu -Astres versant le jour aux siècles catholiques, -Constructeurs éblouis de la maison de Dieu". Mais on ne doit point se tromper: s'il arrive à Verhaeren d'envier ce genre d'existence, c'est une rêverie toute esthétique, qui ne produit que de belles images: "Je rêve une existence en un cloître de fer -Brûlée au jeune et sèche et rapée aux cilices". La diversité des caractères monastiques l'émerveille et il y salue la diversité de sa patrie: voici le moine féodal qui veut emporter son salut comme ses ancêtres faisaient avec les châteaux forts; voici le moine inquiet, qui vit dans la crainte de Dieu, le moine doux proche des voix divines de la nature, le moine fanatique qui embrase les hommes par la seul ardeur de son coeur. Le mysticisme religieux de ces poèmes semble s'opposer au réalisme sensuel des "Flamandes": cette double aspiration n'appartient pas seulement à la Flandre, mais à Verhaeren lui-même. De ces deux âmes, le poète s'efforcera de s'en créer une seule, et c'est ce qui nous vaudra ses poèmes à la gloire du monde industriel moderne, glorification de cette force éternelle qui pousse l'homme toujours plus loin. Très bel exemplaire, magnifiquement enluminé par Wolvens. Ouvrage en parfait état. Emboîtage de l'éditeur en simili-maroquin un peu frotté aux coins et aux charnières. Poids de l'ouvrage : 3,5kg. Envoi soigné, assurance comprise.