Nous voyons ici toutes sortes de personnes, des hommes et des femmes de toutes formes, âges, couleurs et classes : banquier d'affaires, junkie, libraire, reine du placard, femme enceinte au chômage, acteur, caissier, étudiant diplômé de Harvard, vendeur à la retraite, nounou et agent de sécurité, entre autres. Aussi divers et uniques que soient ces individus, on ne peut s'empêcher d'être frappé par la prise de conscience que le banquier et le junkie ne sont finalement pas si différents. Au fond, nous sommes tous pareils, humains et vulnérables. Contrairement à la photographie de nu traditionnelle, ces images n'ont rien d'ouvertement érotique ou sexuel ; il s'agit simplement de personnes réelles qui révèlent à la fois leur personnalité publique (habillée) et leur personnalité privée (nue). L'approche de Friedler s'apparente à celle de l'anthropologue. Son travail de photographe documentaire est une enquête sur l'humanité, une enquête et une étude sur les gens. Si l'habillement est un choix volontaire, le fait d'être nu nous permet de voir les gens dans un état involontaire - nous voyons leurs corps comme nous voyons leurs visages, sans masque. À la fois profondément intimes et étonnamment factuelles, ces images révèlent davantage nos points communs que nos différences.