Missel romain imprimé en Irlange à la fin du XVIIIe siècle par le libraire dublinois Patrick Wogan (c. 1740-1816) et conservé en France dans une institution catholique de Caen comme en témoigne le timbre sur la page de titre. Pendant la Révolution française, l'Église catholique a fait l'objet de persécutions et de tentatives de réforme par les autorités révolutionnaires. La Constitution civile du clergé de 1790 a notamment provoqué un schisme en imposant une réorganisation du clergé sous contrôle de l'État. De nombreux prêtres ont refusé de prêter serment à cette constitution, ce qui a entraîné leur déportation ou leur exécution. Dans ce contexte, la publication de livres liturgiques comme les missels romains est devenue très difficile en France. Les autorités révolutionnaires ont mis en place une stricte censure pour contrôler les publications religieuses. Beaucoup d'imprimeurs ont dû cesser leur activité ou se sont exilés. Ces missels imprimés à l'étranger étaient ensuite introduits clandestinement en France pour être utilisés par les prêtres réfractaires et les fidèles restés attachés à l'Église de Rome. Cela a permis de maintenir une certaine continuité dans les pratiques liturgiques malgré les persécutions révolutionnaires. Fort in-8 imprimé sur deux colonnes, lxiv, 558 p., [1] f.v., cii (Commune sanctorum), 2 planches hors-texte, basane fauve marbrée, dos à nerfs et pièce de titre, onglets de tissus. Reliure légèrement frotté avec épidermure, petite galerie de ver sur quelques feuillets (voir photo spécifique), quelques pages roussies (voir photo spécifique), autres défauts mineurs.