Recueil factice renfermant 7 rarissimes pièces publiées clandestinement dans les années 1623 1624, alors que Théophile de Viau (1590-1626) est condamné et emprisonné à Châtelet ( de 1623 à 1625). La dernière 8 e pièce d'un anonyme est publié l'année de la mort du poète. Chaque pièce avec page de titre et pagination propres. Reliure du XIXe siècle en demi-veau glacé. Contient : 1, Prière de Théophile aux poètes de ce temps. Ensemble La Compassion de Philotée, aux misères de Théophile, 1624, 15 pp [BNF, Ye 30748 et Rés. Ye 4913] 2, Requête de Théophile à nos seigneurs de parlement, 1624 14pp [BNF, Rés. Ye 4910] 3, Dialogue de Théophile à une sienne maistresse l'allant visiter en prison, 1624 8pp 4, Les souspirs d'Alexis sur la retenue si longue de son amy Theophile, 1624 8 pp 5, La Maison de Sylvie, 1624, 51pp ( contient 10 odes que le poète composa à la louange de la duchesse de Montmorency, épouse d’Henri II de Montmorency. La maison de Sylvie (nymphe de la forêt) existe encor aujourd'hui dans le domaine de Chantilly ). 6. Consolation à Théophile en son adversité. 1624 , 15pp 7. La Pénitence de Théophile, 1624 , 12 pp 8. Discovrs remarqvable de la vie et mort de Theophile // A Paris, Chez Iean Martin, ruë de la vieille Bouclerie à l'Escu de Bretagne, M. DC. XXVI ( 1626) , 15 pp Provenance : Timbre sec au Monogramme "V.D. " avec devise "Nihil nisi divinum timere " Volume solide, cuir un peu passé, manque un fragment de la coiffe de tête. Intérieur en très bon état général. Quelques traces, une petite déchirure marginale sans attente au texte. « Théophile de Viau est le poète le plus lu de son époque, un poète épris de liberté, désireux de vivre comme il l’entend et d’écrire selon sa fantaisie, poussé par son tempérament et non corseté par les règles »(Lagarde et Michard – Hatier). Théophile, un temps au comble de la faveur, suivra son roi en Languedoc, assistera au siège de Clairac, sa ville natale, abjurera en 1622 la religion de son enfance. En vain. Il n’évitera ni le scandale qu’aggravent encore, en 1623, la publication du second recueil de ses œuvres et surtout celle du Parnasse satyrique, ni ses plus funestes conséquences : Théophile, en fuite, est jugé par contumace et condamné au bûcher. Le 19 août, l’effigie du poète et ses œuvres sont brûlées en place de Grève. Arrêté en septembre, conduit à la prison du Châtelet, il y vivra de 1623 à 1625 et y écrira quelques-unes de ses pièces les plus durables : la « Lettre de Théophile à son frère » et la « Maison de Sylvie », suite de dix odes commencée à Chantilly, chez son protecteur, Henri de Montmorency. Grâce à l’intervention de son ami bien-aimé, des Barreaux, et à la maladresse de ses adversaires, Théophile échappera au bûcher. Banni, puis gracié, il mourra des suites de sa captivité, un an après sa libération, à l’âge de 36 ans. "Ses « Œuvres poétiques » connaîtront au XVIIe siècle un succès tel que la gloire de Malherbe même en pâlira." (Dictionnaire des Auteurs, A. Duminaret).