Francis de Miomandre, Écrit sur de l’eau, avec des gravures à l’eau-forte de Grau Sala, Paris, Émile-Paul Frères, 1947, 266 p., en feuilles sous couverture illustrée, étui et emboîtage éditeur. 32x25x8cm. 32 gravures d’Emilio Grau Sala (1911-1975). Couverture, frontispice en couleurs, 30 illustrations en bleu dans le texte : 15 cuivres en pleine page + 15 en-tête. Tous les cuivres, en rapport avec le titre de l’ouvrage, sont tirés dans des nuances de bleu : bleu de minuit, bleu électrique, outremer, indigo, marine, saphir. Tirage limité à 400 exemplaires numérotés : 50 sur vélin d’Arches de 1 à 50 et 350 sur vélin de lana de 51 à 400. Il a été joint aux 20 premiers un dessin original, une suite en premier état et une suite de l’état définitif, aux 30 suivants une suite. Notre exemplaire est le n°3 du tirage de tête. Il contient comme annoncé au colophon : - 1 dessin original à l’encre de chine, signé en rouge, à la main, par Grau Sala. Il s’agit du dessin original de la 4e planche, p.59. - 1 suite en premier état des 31 gravures - 1 suite de l’état définitif des 31 gravures - Il est également enrichi d’une planche refusée avec la mention « planche refusée » et la signature à la main de Grau Sala, au crayon gris, non signalée au colophon. Écrit sur de l’eau a été publié en 1908, à compte d’auteur, à cinq cents exemplaires par une maison marseillaise : Le Feu, dirigé par Émile Sicard. Le roman a été récompensé la même année par le Prix Goncourt face à Henri Barbusse, Amédée Rouquès et Jean Violis. Francis de Miomandre (1880-1959) ne s'attendait pas à recevoir, pour son premier roman, une telle récompense. Lorsque le verdict tomba signé de la main de Léon Hennique, président de l'académie, il ne restait des cinq cents exemplaires qu’une petite douzaine qui se vendit dans l'heure. Sicard et son imprimeur, se précipitèrent à Paris bien décidés à noyer les libraires de la nouvelle édition de ce Goncourt inespéré. Mais mal outillés et si heureux de découvrir les charmes et les plaisirs de la capitale vers lesquels ils fondirent, ils ne trouvèrent pas le temps pour cette réimpression. Lorsqu'enfin les volumes sortirent de presse, il était trop tard. Miomandre avoue, sans aucun regret ni aucune rancune, avoir mis plus de sept ans pour écouler les trois milles exemplaires qu'il avait prévus pour sa gloire. Le roman nous invite à suivre au fil de l'eau l’apprentissage sentimental du jeune Jacques de Meillan (alter ego de Francis de Miomandre), dans le Marseille de la petite aube du XXe siècle. Le thème est badin et l'écriture, légère et sans aucune boursoufflure de style, dégage à sa lecture un charme désuet et vaporeux. Sorte de petit éloge à la jeunesse et à l'amour d'un tout jeune homme dont la sève traverse corps et esprit de bouillonnants désirs. Dans l'avant-propos, Miomandre avertit ainsi ses lecteurs de l'époque : « Il ne demande aucun effort pour être lu. Que tu l'ouvres par le milieu, il te sera aussi intelligible que si tu l'abordes au premier chapitre. Pareil à l'éternité, il n'a ni commencement ni fin, mais il est moins long ». André Gide perplexe, dans la Nouvelle Revue Française, note à propos d'Écrit sur de l’eau : « Sur quel ton parler de ce livre léger ? Léger comme une bulle, inconsistant, bizarre, il se dérobe sous la critique et semble sans cesse en formation. Il pourrait être insupportable ; il est charmant. » Ensemble exceptionnel en excellente condition. Tirage de tête truffé. Somptueuses illustrations et dessin original signé de Grau Sala. Envoi très soigné, avec suivi et assurance, partout dans le monde Les photos d'illustration de l'annonce montrent les 3 états d'une sélection de planches et les 4 états pour celle avec le dessin original à l'encre de chine.