L'ère Liebermann à l'Opéra de Paris L'histoire de l'Opéra de Paris est d'une rare stabilité et connaît pourtant de soudaines accélérations ou des tournants essentiels. En 1973, l'arrivée de Rolf Liebermann à la tête de cette institution tricentenaire et ses sept années de directorat ont relevé des deux à la fois. Ce qui est devenu l'ère Liebermann fut l'époque d'une restauration - celle d'un niveau comparable aux grandes maisons internationales et du prestige qui en découle - comme d'une révolution dans la politique artistique et administrative. En quittant la direction de l'Opéra en 1980, Rolf Liebermann avait dressé lui-même son bilan dans son livre En passant par Paris. Trente ans plus tard, à l'occasion du centenaire de sa naissance et de l'exposition présentée au Palais Garnier, il a semblé important à l'Opéra national de Paris comme à la Bibliothèque nationale de France de reprendre ce bilan, de le compléter et de l'illustrer. Entre-temps, nombre de ces spectacles - des Noces de Figaro de Strehler à la Lulli de Patrice Chéreau - et des artistes qui y ont collaboré - de Placido Domingo à Rudolf Noureev - sont devenus mythiques. On les retrouvera ici dans leur éblouissante jeunesse. Les différents essais qui dressent le portrait de Rolf Liebermann, qui expliquent son métier d'administrateur et qui évoquent sa politique artistique, sont complétés par une galerie en images des plus importants spectacles du mandat. Enfin, de volumineuses annexes décrivent minutieusement la programmation de cette légendaire " ère Liebermann ". Les destins de Zinkpè: Entretiens, regard critique, biographie Dominique Zinkpè est né en 1969 à Cotonou. Il vit et travaille au Bénin. Il s'est fait remarquer très tôt en gagnant de nombreux prix, notamment celui de la Biennale de Dakar en 2002. Aussi à l'aise et triomphant dans la sculpture, le dessin, la peinture et l'installation, Zinkpè s'impose comme un des artistes les plus complets et les plus prolixes de son temps. II illustre à merveille le propos de Jacqueline de Romilly lors de son discours de réception à l'Académie française: " La pensée gagne en précision ce que le vocabulaire gagne en diversité ". Jean Sablon Raconter Jean Sablon, c'est s'attacher à retracer quelques-unes des mutations du vingtième siècle, qui ont à la fois modifié l'art de la chanson et lui ont ouvert des perspectives de diffusion jusqu'alors inconcevables. Comptant parmi les premières vedettes du disque, Jean Sablon devient rapidement une personnalité de la radio et se saisit le premier d'un micro sur une scène française, contribuant ainsi à une profonde métamorphose de la chanson. Il représente la chanson française sur les cinq continents grâce aux moyens de transport modernes et aux nouvelles destinations désormais possibles, et devient le chanteur français de sa génération le plus connu dans le monde. Bertrand Poirot-Delpech déclarait: "Il y a des chansons qu'on ne peut pas juger. Camus disait qu'on ne peut pas juger sa mère. Pour les mêmes raisons, on ne peut pas juger Jean Sablon: il y a la charge du souvenir et de l'émotivité". En effet, si la chanson pâtit plus que d'autres arts du phénomène de mode, le lecteur est ici invité à replacer celle-ci dans le quotidien de ses aînés. Celui d'une époque où la chanson française, d'une vitalité et d'une diversité exceptionnelles, charmait le monde entier, la variété anglo-saxonne n'étant pas encore la référence universelle. Mais au-delà des décennies, la simplicité et le naturel de Jean Sablon le rendent actuel. Tout comme sont redevenus actuels ses accents nostalgiques, popularisés par les nouveaux crooners et autres chanteurs dits "romantiques". Philippe Roman (2010) "Qu'un homme à l'écart des modes, ait conservé un goût et un art de peindre aux antipodes de leur laisser-faire, voilà de ces petits faits têtus qui obligent à reconsidérer le sens de la modernité." JEAN CLAIR bel ensemble