Agréable édition des discours de Muret donnés à Douai par le libraire et imprimeur Jean Bogard (1561-1627). Muret a vécu à une époque charnière, marquée par le passage du Moyen Âge à la Renaissance. Ses discours reflètent l'effervescence intellectuelle de cette période, alors que les humanistes redécouvrent et réinterprètent les textes classiques grecs et latins. Muret était un érudit polyvalent, versé dans les domaines de la littérature, de la philosophie, du droit et de la théologie. Qualités rhétoriques et stylistiques Ses discours sont caractérisés par une élégance formelle, une construction logique rigoureuse et une grande érudition. Muret démontre une connaissance approfondie des auteurs anciens, qu'il cite et commente avec finesse. Son style est élaboré, raffiné, témoignant de son ambition de s'adresser à un public d'universitaires et d'érudits. Au-delà de leur dimension rhétorique, les orationum de Muret abordent des questions philosophiques fondamentales. Ses discours traitent de sujets tels que la nature humaine, la vertu, l'éducation, la politique et la religion. Muret s'inscrit dans la tradition humaniste, cherchant à concilier la sagesse antique avec les préoccupations de son époque. 2 tomes reliés en un volume in-12, [4] f., 372 p., [7] p., [4] f., 296 p., basane fauve marbrée, dos à nerfs orné, signet (reliure XVIIIe). Bon état général avec quelques petits défauts toutefois : reliure légèrement frottée avec de petits manques de cuir, un manque un peu plus important au coin bas du plat supérieur (voir photo), cachet d'une institution disparue sur la page de titre, petites piqûres peu gênantes mais présentes sur le premier tiers de l'ouvrage, auréole sombre sur quelques pages, ex-libris manuscrit "Claude de dessus Lamare" sur la page de titre, des passages soulignés, d'autres barrés au crayon à papier, nombreuses notes paléographiques dans les marges, autres défauts mineurs. ¶ Marc Antoine Muret (1526-1585) était un professeur de lettres et un humaniste français. Il commence sa carrière d'enseignant à l'âge de 18 ans et a pour élèves des personnalités telles que Montaigne et Ronsard. En 1553, il est emprisonné pour sodomie et hérésie, mais est libéré grâce à l'intervention d'amis puissants. Il se rend ensuite à Toulouse où il étudie et enseigne le droit, mais est à nouveau accusé des mêmes crimes et doit fuir en Italie. Il y mène une vie errante et incertaine, enseignant et préparant des éditions de textes latins. En 1563, il s'installe à Rome où il devient professeur à l'université La Sapienza et acquiert une réputation de niveau européen. Il est ordonné prêtre vers 1576 et enseigne à Rome jusqu'en 1584. Il est mort le 4 juin 1585 à Rome, laissant derrière lui une importante bibliothèque de travail dont les imprimés constituent le noyau de la bibliothèque du Collegio romano et se trouvent aujourd'hui en grande partie à la Biblioteca nazionale centrale de Rome.