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Michel Suret-Canale (XX-XXI) - Paris section urbaine
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Michel Suret-Canale (XX-XXI) - Paris section urbaine

Paris Section Urbaine Acrylique sur toile, 75 × 55 cm Michel Suret-Canale, 2025 Il est des images que l’on porte en soi sans le savoir, des scènes minuscules qui, un jour, décident de remonter de la profondeur où on les croyait enfouies. Paris Section Urbaine appartient à cette famille-là : un tableau né d’un geste très contemporain mais qui plonge ses racines dans une mémoire intime, presque clandestine. À première vue, c’est une scène urbaine. Une silhouette seule, en manteau sombre, chapeau vissé sur la tête, se tient debout devant une zone de couleur orange et jaune qui évoque un abribus stylisé. Derrière, le ciel et les murs se dissolvent en un tourbillon de bleus, de gris, de blancs, où l’architecture ne tient plus qu’à un fil. L’ensemble est peint avec une matière dense, vibrante, presque sculptée. Le sujet semble surgir comme une apparition – ou une réminiscence. Un autoportrait sans visage Ce personnage en creux, c’est moi. Ou plus exactement : c’est le jeune homme que j’ai été. Le chiffre 62 peint en haut à droite n’a rien d’anodin : c’est le numéro du bus que je prenais Porte d’Auteuil quand j’avais vingt ans, pour rejoindre l’université où j’étais étudiant. Chaque matin d’hiver, à la même heure, je me tenais précisément ainsi, silhouette découpée sur le froid et la ville. Et il y avait ce chapeau. Un vrai chapeau, acheté rue Charles-Michel, dans une boutique spécialisée : un geste dérisoire et pourtant fondateur, comme on peut en commettre à cet âge où l’on se cherche une identité. Ce chapeau constituait une manière d’être au monde. Il disait : « je veux être autre chose que ma banlieue, que mon quartier, que mon milieu. Je veux être un peintre, un homme libre, un voyageur, un Parisien. » Le tableau capture cet instant-là – mais filtré par presque cinquante ans d’écart. C’est une mémoire rendue visible, non pas telle qu’elle fut, mais telle qu’elle revient. Un souvenir qui rejoint la fiction La scène pourrait aussi être une illustration involontaire d’un roman : Paris Section Urbaine, de Patrice Lelorain, écrivain de ma génération, issu de la même banlieue ouest que moi, et que j’ai bien connu. Un auteur discret, intense, dont les livres décrivent un Paris de zones frontières, de passages, d’ombres, très proche de celui que je portais en moi. Le titre, emprunté ici, agit comme un clin d’œil : la peinture se situe à la croisée de l’autobiographie et de la littérature. Le réel rejoint la fiction, la fiction rejoint la mémoire. Le “crabe” devient sujet Dans presque tous mes paysages, un petit personnage isolé – minuscule – se promène quelque part dans l’immensité. Les peintres parisiens du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle l’appelaient le crabe : une silhouette servant à donner l’échelle, jamais le sujet du tableau. Or, ici, le crabe est devenu protagoniste. Il n’est plus un repère. Il occupe toute la hauteur de la toile. Il n’est plus l’échelle : il est l’histoire. C’est un basculement. Une sorte de renversement symbolique. Cette présence en noir, massive et pourtant vibrante, représente le contraire de l’anecdote : elle affirme que la mémoire individuelle peut devenir une forme de paysage intérieur. Une peinture de matière, de sensation, de temps Les couches d’acrylique sont larges, épaisses, posées au couteau comme une écriture. La ville n’est plus un décor : elle est un flux émotionnel, une condensation d’années, de froid, d’attente, d’espérance. La palette oppose : • les bleus profonds, qui évoquent la ville traversée par la nuit, • les gris mêlés de blancs, qui rappellent les murs parisiens, la brume hivernale, • la verticalité orange, éclatant repère dans l’abstraction, comme un signal, • le noir dense, silhouette mémoire, presque sculptée dans la peinture. Tout semble bouger, vibrer, respirer. Le tableau montre une ville intérieure, une ville vécue plutôt que décrite. À 68 ans passés : la remontée des images perdues Il y a, dans ce tableau, un phénomène que l’on connaît bien après un certain âge : des souvenirs minuscules se mettent soudain à réclamer leur place. Des détails que l’on croyait dissous dans le flux du temps reviennent, insistants, comme pour dire : “ne m’oublie pas, j’ai fait ce que tu es devenu”. Ce tableau est donc un autoportrait mémoriel, mais sans visage. Un autoportrait par déplacement, par condensation, par absence. Conclusion : un tableau sur l’attente, la jeunesse, le passage Paris Section Urbaine parle de l’attente d’un bus, mais aussi d’un passage d’âge à âge, de la recherche d’identité, de l’apprentissage de la solitude, de la formation d’un artiste. C’est à la fois : • un souvenir de jeunesse, • un hommage à un écrivain ami, • un renversement pictural (le crabe devient sujet), • et une image mélancolique, mais lumineuse, d’un Paris intérieur. Un tableau qui, malgré la matière et les contrastes, reste tendre. Et qui dit, en substance : nous sommes faits de nos silences, de nos hivers, et de nos bus manqués. Michel Suret-Canale le 25 novembre 2025

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Michel Suret-Canale (XX-XXI) - Paris section urbaine

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Paris Section Urbaine

Acrylique sur toile, 75 × 55 cm
Michel Suret-Canale, 2025

Il est des images que l’on porte en soi sans le savoir, des scènes minuscules qui, un jour, décident de remonter de la profondeur où on les croyait enfouies. Paris Section Urbaine appartient à cette famille-là : un tableau né d’un geste très contemporain mais qui plonge ses racines dans une mémoire intime, presque clandestine.

À première vue, c’est une scène urbaine. Une silhouette seule, en manteau sombre, chapeau vissé sur la tête, se tient debout devant une zone de couleur orange et jaune qui évoque un abribus stylisé. Derrière, le ciel et les murs se dissolvent en un tourbillon de bleus, de gris, de blancs, où l’architecture ne tient plus qu’à un fil. L’ensemble est peint avec une matière dense, vibrante, presque sculptée. Le sujet semble surgir comme une apparition – ou une réminiscence.

Un autoportrait sans visage

Ce personnage en creux, c’est moi.
Ou plus exactement : c’est le jeune homme que j’ai été.

Le chiffre 62 peint en haut à droite n’a rien d’anodin : c’est le numéro du bus que je prenais Porte d’Auteuil quand j’avais vingt ans, pour rejoindre l’université où j’étais étudiant. Chaque matin d’hiver, à la même heure, je me tenais précisément ainsi, silhouette découpée sur le froid et la ville.

Et il y avait ce chapeau. Un vrai chapeau, acheté rue Charles-Michel, dans une boutique spécialisée : un geste dérisoire et pourtant fondateur, comme on peut en commettre à cet âge où l’on se cherche une identité. Ce chapeau constituait une manière d’être au monde. Il disait : « je veux être autre chose que ma banlieue, que mon quartier, que mon milieu. Je veux être un peintre, un homme libre, un voyageur, un Parisien. »

Le tableau capture cet instant-là – mais filtré par presque cinquante ans d’écart.
C’est une mémoire rendue visible, non pas telle qu’elle fut, mais telle qu’elle revient.

Un souvenir qui rejoint la fiction

La scène pourrait aussi être une illustration involontaire d’un roman : Paris Section Urbaine, de Patrice Lelorain, écrivain de ma génération, issu de la même banlieue ouest que moi, et que j’ai bien connu. Un auteur discret, intense, dont les livres décrivent un Paris de zones frontières, de passages, d’ombres, très proche de celui que je portais en moi.

Le titre, emprunté ici, agit comme un clin d’œil : la peinture se situe à la croisée de l’autobiographie et de la littérature.
Le réel rejoint la fiction, la fiction rejoint la mémoire.

Le “crabe” devient sujet

Dans presque tous mes paysages, un petit personnage isolé – minuscule – se promène quelque part dans l’immensité. Les peintres parisiens du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle l’appelaient le crabe : une silhouette servant à donner l’échelle, jamais le sujet du tableau.

Or, ici, le crabe est devenu protagoniste.

Il n’est plus un repère. Il occupe toute la hauteur de la toile. Il n’est plus l’échelle : il est l’histoire.
C’est un basculement. Une sorte de renversement symbolique.

Cette présence en noir, massive et pourtant vibrante, représente le contraire de l’anecdote : elle affirme que la mémoire individuelle peut devenir une forme de paysage intérieur.

Une peinture de matière, de sensation, de temps

Les couches d’acrylique sont larges, épaisses, posées au couteau comme une écriture.
La ville n’est plus un décor : elle est un flux émotionnel, une condensation d’années, de froid, d’attente, d’espérance.

La palette oppose :
• les bleus profonds, qui évoquent la ville traversée par la nuit,
• les gris mêlés de blancs, qui rappellent les murs parisiens, la brume hivernale,
• la verticalité orange, éclatant repère dans l’abstraction, comme un signal,
• le noir dense, silhouette mémoire, presque sculptée dans la peinture.

Tout semble bouger, vibrer, respirer.
Le tableau montre une ville intérieure, une ville vécue plutôt que décrite.

À 68 ans passés : la remontée des images perdues

Il y a, dans ce tableau, un phénomène que l’on connaît bien après un certain âge : des souvenirs minuscules se mettent soudain à réclamer leur place. Des détails que l’on croyait dissous dans le flux du temps reviennent, insistants, comme pour dire : “ne m’oublie pas, j’ai fait ce que tu es devenu”.

Ce tableau est donc un autoportrait mémoriel, mais sans visage.
Un autoportrait par déplacement, par condensation, par absence.

Conclusion : un tableau sur l’attente, la jeunesse, le passage

Paris Section Urbaine parle de l’attente d’un bus, mais aussi d’un passage d’âge à âge, de la recherche d’identité, de l’apprentissage de la solitude, de la formation d’un artiste.

C’est à la fois :
• un souvenir de jeunesse,
• un hommage à un écrivain ami,
• un renversement pictural (le crabe devient sujet),
• et une image mélancolique, mais lumineuse, d’un Paris intérieur.

Un tableau qui, malgré la matière et les contrastes, reste tendre.
Et qui dit, en substance :
nous sommes faits de nos silences, de nos hivers, et de nos bus manqués.

Michel Suret-Canale le 25 novembre 2025

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