Égypte ancienne Bronze Dieu Horus en tant que faucon. Période tardive 664-332 av. J.-C. Hauteur de 6,5 cm.

Dieu Horus en tant que faucon.

Une copie des documents de provenance sera fournie.

L'Égypte antique, période tardive 664-332 av. J.-C.

Bronze.

Hauteur de 6,5 cm et 9,8 cm avec le support.

Bon état

PROVENANCE:

La collection Vercamer appartient à la famille depuis trois générations, apportée par Monsieur Emile Vercamer (1846-1934), avocat à la cour mixte d'Alexandrie, qui vivait en Égypte vers 1895. La documentation inclut une copie d'une vieille photographie en noir et blanc de Monsieur Vercamer et de sa femme au pied de la statue de Ramsès II, ainsi qu'une déclaration sur l'honneur des descendants.

DESCRIPTION :

Le faucon astucieux, capable de voler sur de longues distances, était l'une des premières images de la monarchie égyptienne et de la culture de l'humanité. Les ailes étendues évoquaient l'étendue du ciel bleu. Les yeux ronds et féroces suggéraient le soleil et la lune. La poitrine tachetée ressemblait à des nuages légers avec les plumes parsemant les cieux élevés, tandis que le souffle de l'oiseau était comparé aux vents du monde. En raison de toutes ces similitudes, le faucon était l'emblème du dieu suprême, et le roi était le représentant ou l'incarnation terrestre de Dieu. Le Faucon d'Horus, en fin de compte, est devenu le titre de dignité royale et la « personnification du pouvoir divin et royal ». En Égypte, donc, le pharaon était considéré à la fois comme le dieu Horus et comme son incarnation sur terre.

Ce faucon élégant évoque aisément cette symbolique. Survolant le ciel puis plongeant comme une balle plumée, un faucon peut atteindre des vitesses de plus de 320 km/h, et brise ainsi facilement le cou de sa proie d’un seul coup. Cette capacité le relie aux images d’astuce surnaturelle, de vigilance experte et d’attaque éclair, qui ont également exprimé l’idée de la guerre comme une puissance qui s’abat sur l’autre. Cela se voit clairement dans la Palette de Narmer, où l’image du dieu Horus, représenté comme un faucon, est perché au-dessus de six fleurs de papyrus évoquant le delta du Nil. Il subjugue un ennemi en le saisissant avec un crochet par le nez. Cette iconographie symbolise la manière dont le dieu s’approprie le souffle et la vie de ceux qui lui résistent.

Les faucons construisaient leurs nids dans la partie la plus haute des anciens palais et temples d'Égypte. Depuis le début de la conscience de l'existence de Dieu en Égypte, les premiers pharaons ont tenté d'introduire ces éléments qui affirmaient de manière la plus claire et sans équivoque leur droit au trône. Le pharaon Dyet fit placer une stèle dans sa tombe, qui était l'un des exemples les plus importants et les plus beaux de sculpture monumentale de son temps. L'artiste représentait le nom d'Horus, le symbole le plus ancien utilisé pour représenter le titre du pharaon. Un faucon (le dieu Horus) est visible sur un serekh (un emblème de façade de palais) avec le nom du roi en hiéroglyphes égyptiens.

Les sculpteurs représentaient le faucon perché sur le cou du pharaon, caressant sa tête de ses ailes de manière protectrice. Cela suggère une intercession protectrice d'un domaine céleste, comme celle visible sur la statue en diorite de taille réelle du pharaon Khafra. C'est une œuvre maîtresse de l'Ancien Empire, tant par la maîtrise du travail que par son caractère symbolique, puisqu'elle représente le concept de souveraineté. Nous voyons une figure assise entière, un pharaon semi-nu portant seulement une ceinture plissée, dans une posture rigide et symétrique. Il est assis sur un trône décoré de chaque côté avec les fleurs de l'Égypte supérieure et inférieure entrelacées, symbole d'union. Un faucon, qui représente le dieu, caresse sa tête par derrière avec ses ailes.

Avec son acuité visuelle extraordinaire, le faucon peut reconnaître de petits objets à 1,5 km de distance. Ses yeux sphériques sont trente fois plus sensibles à la couleur que ceux d’un humain. L’œil du faucon est l’œil du soleil primitif qui protège contre les eaux de la désintégration. L’un des amulettes de protection les plus utilisées par les Égyptiens était l’Œil d’Horus, une image d’un œil d’un archétype égyptien, appartenant au même dieu, qui l’a perdu lors du combat avec son oncle Seth lorsqu’il tentait de venger la mort de son père, Osiris, tué par son frère.

En raison de sa capacité à voler si haut, à voyager partout et même à voir la lumière ultraviolette, dans les mythes égyptiens, le faucon est un messager qui vit entre le monde terrestre et le surnaturel. Les sculptures du faucon dans les placements funéraires en Égypte contribuaient à assurer la renaissance du pharaon, car lorsque le Faucon Horus émergeait triomphant des ténèbres et de la mort pour renaître, il montait également le ba du pharaon défunt, son âme à tête de faucon, vers l’éternité. Sur tout le long de la période tardive, des sculptures en pierre du Faucon Horus, allant de 50 cm jusqu’à presque trois mètres de haut, devinrent courantes. La plupart étaient placées dans des temples, comme les quatre qui ont été érigés et qui sont encore en place dans le sanctuaire par excellence dédié à Horus, le temple d’Edfou. Celles de plus petite taille étaient fabriquées pour le culte privé et placées dans des chambres funéraires dans les tombes de leurs propriétaires, comme offrandes dans un temple ou une chapelle dédiés au dieu. Tant à Edfou qu’ailleurs, il y avait des pèlerinages où un Égyptien arrivait avec une momie de faucon pour la déposer en l’honneur du dieu et ainsi demander par ce moyen le bénéfice du pouvoir divin.

Dans l'ensemble, Horus, « le Haut », était considéré comme l'initiateur de la civilisation, la divinité des cieux, de la guerre et de la chasse. Son site d'origine était Hiéraconpolis, la capitale de l'Égypte supérieure durant la période pré-dynastique, le point de départ de Narmer pour unifier les deux territoires. Et, comme c'est logique, son emblème était un faucon perché sur un poteau. Sur les sites funéraires, de nombreux perles ont été trouvées, formant des colliers et des bracelets, dont beaucoup comportaient des figures en forme de faucon taillées dans différents types de pierre. Dès lors, cet oiseau est devenu un symbole visible dans chaque coin de l'Égypte.







Notes:
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